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Photo du rédacteurFrançoise Verdonnet

Trois jours au monastère de Bose en Italie


Grâce à une personne d’une paroisse catholique d’Annecy habituée des lieux depuis 25 ans, j’ai eu la chance de passer trois jours au monastère de Bose en Italie du nord.


Bose était à l’origine un hameau de la commune de Magnano dans le Piémont italien. Vers 1968, un homme qui sera bientôt suivi de quelques amis, décide de vivre ici en communauté avec l’Evangile comme seul guide. Il s’agit d’Enzo Bianchi, bien connu pour avoir contribué à remettre en lumière la pratique de la lectio divina dont il a été le principal artisan.


Actuellement 45 moines et moniales y mènent une vie simple placée avant tout sur l’accueil de tous. Ici pas de clôture, un terme à comprendre au propre comme au figuré. 15 autres membres de la communauté vivent dans les 3 fraternités dispersées en Italie dont une dans les environs d’Assise.


Hommes et femmes vivent ensemble, décident ensemble, travaillent et prient ensemble. Parmi ces moines et moniales la plupart sont catholiques, deux sont protestantes et une autre orthodoxe ukrainienne. Cette communauté n’est pas sans rappeler Taizé en Bourgogne pour son aspect œcuménique et son ouverture. La communauté se retrouve chaque jour pour un temps de prière à 12h30 et à 19h. Le silence se fait dans tout le monastère à partir de 20h. L’eucharistie est célébrée deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche.


Nous y avons vécu trois jours de rencontre entre nous comme avec les religieux qui ont partagé nos repas, provenant en partie des produits de leur jardin, sauf les pâtes bien entendu. Occasions privilégiées d’échanges avec eux, nous permettant de mieux percevoir comment la Parole de Dieu est leur guide privilégié. Parole qu’ils méditent en solitaire chaque matin à l’aube avant de se retrouver pour une prière commune à 6h du matin. Le reste du temps est voué au travail de la maison, cuisine, ménage, rencontres … Bose a aussi sa propre maison d’édition, sa principale ressource, qui implique lecture de manuscrits, corrections etc.


Nous avons eu l’immense chance de visiter l’atelier des icônes peint pour la plupart par un des moines qui parfois enseigne à Chavannod près d’Annecy. C’est une explosion de couleurs qui nous saute aux yeux et une catéchèse par l’image qui nous fait entrer en nous pour que la Parole s’enracine non seulement dans notre intellect mais également dans nos cœurs.


Nous avons bénéficié de la venue d’un moine qui nous a présenté la communauté et son mode de vie sans en édulcorer les difficultés notamment celles assez rude vécues les dernières années avec leur fondateur. Toute communauté, monastique ou autre, n’échappe pas à sa dimension humaine. Nous avons également profité de l’intervention d’une religieuse française protestante qui nous a brillamment entretenu de la résurrection.


Trois jours c’est trop court, nous serions bien restés encore un peu. Mais cette rapide immersion dans une communauté accueillante nous fait toucher du doigt combien nos vies sont trop « remplies ». Nous avons éprouvé le luxe d’avoir le temps, de ne rien avoir à faire, de nous promener en groupe ou en solitaire dans la campagne environnante, de lire, de prier de réfléchir. Et même de nous laisser bercer par la liturgie en italien. Il est vrai que la communauté chante très bien, qu’un professeur de musique intervient régulièrement auprès d’eux et qu’ils nous ont « offert » à chaque célébration un texte lu en français.


C’est sans doute cela le vrai accueil, ne pas s’occuper de quelle Eglise nous venons, de faire de la place à l’autre et d’accepter de changer des habitudes pour que l’autre se sente accueilli. Alors pourquoi ne pas prévoir une halte du côté de Bose avec les amis de la Mivica ?


Françoise Verdonnet



Pour tous renseignements sur le monastère de Bose www.monasterodibose.it/fr/




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